MURMURES Sagesse pour l’âme

Suis-je la conne de quelqu’un ? Il paraît qu’on est toujours le con ou la conne de quelqu’un. Et parfois, souvent même, je me demande si je ne suis pas la conne de service, la graphiste reloue, celle qui vient donner son avis sans y avoir été franchement invitée. Celle qui juge un peu trop vite, qui pointe ce qui ne va pas, qui va droit au but, sans fioritures. Celle qui croit aider, mais qui dérange. Peut-être que je le suis. Peut-être que je l’ai été. Et si c’est le cas, j’en suis désolée.

L’aura du Projecteur

Voir au-delà des apparences

Je porte cette aura de Projecteur. Tu sais, cette aura pénétrante qui voit au-delà, qui capte, qui sent ce qui pourrait être optimisé, corrigé, amélioré. Et parfois, c’est plus fort que moi. Je vois. J’ai envie d’aider. J’interviens. Mais sans l’invitation explicite, c’est une intrusion. Et ce que je crois être une guidance devient une agression. Ce que je crois être une contribution devient une leçon mal reçue. Ce que je crois être un acte de bienveillance peut être vécu comme un coup d’ego.

Interactions non sollicitées

Quand la formule de politesse est mal interprétée

Alors je réfléchis à mes interactions, à ces moments où j’ai pris la parole, souvent dans les stories, parfois en commentaire, récemment en message privé, parce que j’avais l’impression que la porte était entrouverte. Un « j’aimerais avoir ton avis », et me voilà en train de dérouler un avis, un retour, une analyse entière. Mais si cette phrase n’était qu’une formule de politesse ? Et si, en réalité, mon avis n’était ni attendu, ni souhaité ? Et si mon aura — pourtant bien intentionnée — devenait trop lourde à porter pour l’autre ?

Le miroir du passé

L’humiliation qui fait réfléchir

Je me souviens d’un confrère, il y a quelques années. Un autre Projecteur, sûrement. Il me disait ce que je devais faire, comment je devais penser, corriger, me comporter. À l’époque, j’ai mal vécu ses interventions. Très mal. Je ne lui avais rien demandé. Et pourtant, il venait avec ses vérités, ses jugements, ses remarques à peine déguisées. Jusqu’au jour où il est allé trop loin. Il m’a humiliée publiquement, m’a traitée de gamine, d’amateur, a mis en doute mon professionnalisme et ma légitimité. Je m’en souviens encore. Et aujourd’hui, cette question me brûle : suis-je devenue ce qu’il était pour moi ? Est-ce que moi aussi, je franchis une limite en pensant « aider » ? Est-ce que je m’octroie un rôle qu’on ne m’a pas attribué ?

La leçon apprise

Demander avant de donner

Je crois que la leçon est là, en pleine lumière : Demander avant de donner. Demander : veux-tu recevoir un retour ? Veux-tu que je partage mon expérience ? Souhaites-tu une lecture extérieure de ta situation ? Laisser le choix. Respecter l’espace de l’autre.

Une nouvelle intention

Être guide, mais seulement pour qui le souhaite

Je ne veux pas être la conne de quelqu’un. Je veux rester une guide. Une éclaireuse. Une sœur de parcours. Mais seulement pour celles qui me tendent la main.

Je me suis posée cette question en lisant un post d’un confrère mardi : et si j’étais sa conne ?
ça t’a peut-être déjà traversé l’esprit, toi aussi.

Avec mon aura de projecteur, mon envie d’éclairer, d’aiguiller… Je me rends compte que parfois, je peux paraître intrusive. Surtout quand je donne un avis sans l’avoir été invitée à le faire.
Et c’est là que je me demande : ai-je bien respecté mon fonctionnement ? Ai-je attendu l’invitation ? ai-je été reconnue avant de parler ?
Ce texte est une mise à nu, une réflexion honnête sur ce qu’on vit, nous les projecteurs, quand on sait mais qu’on parle trop tôt…

Si cela ta plu, aider… Laisse un commentaire 🙂